[RP] Des nouvelles de l'Intendante de l'Ordre du mérite

Si Timothée était allé à l'anoblissement d'Hermanicus à la place de sa mère, ce fut à Matthis de porter des nouvelles à l'Ordre du Mérite, sa mère y était Intendante, succédant à plusieurs grandes dames. La cérémonie de remise du collier de Rick avait était chargé d'émotion, même si à la fin tout le monde s'en était fichu et qu'il n'y avait comme toujours que quelques personnes qui s'étaient réellement intéressées.
Les paroles de l'Intendant de Mirefleurs résonnait encore dans sa tête. Il avait de lui-même rédigé une annonce pour l'Ordre, en tant que fils aîné présent en Bourbonnais-Auvergne, Eléa étant entrée au collège saint-Louis.

Un marteau dans la poche, des clous également. Il poussa la porte de la salle d'accueil.

Citation :: Aux membres de l'Ordre du Mérite,

des rumeurs circulent dans le duché quant à l'état de santé de ma Maman. Comme je n'aime pas les rumeurs et étant son fils aîné, je vais vous livrer la vérité.
Ma maman se battait dans l'armée d'Alexandre de Demessy, elle était à La Trémouille et le jour de mon anniversaire un ponantais, lâche, lui a envoyé une flèche dans le ventre, alors elle est tombée et est retournée à La Trémouille traînée par sa jument.
Après, un médecin, Hadrien et Diane, la servante de ma Maman ont accouru et ils l'ont soigné comme il le fallait.
Ils ont enlevé la flèche de son ventre et ils ont rebouché le trou avec une lame chaude. C'est comme ça qu'il faut faire. Ils lui ont donné plein de plantes pour qu'elle reste parmi nous.
Après Maman a dormi pendant deux jours et elle s'est réveillée. Elle a demandé à manger et à boire.
Diane lui a donné et elle a écris à mon Papa pour le rassurer.
Après, nous avons eu des nouvelles, des bonnes nouvelles.
Au jour d'aujourd'hui, cinq jours après sa blessure, elle est allée à Paris. Quittant La Trémouille et les *biiiiiiiiiiiiiiiiiiiip* de ponantais. Elle accompagne ma grande-soeur Eléa pour sa rentrée au Collège Saint-Louis de France.
Maman marche avec l'aide d'une canne, c'est sa jambe qui lui fait un peu mal.
Le médecin ne sait pas si cela restera pour toujours ou si ça passera. Il faudra voir avec le temps.
Je pense qu'elle reviendra d'ici quelques jours dans vos locaux pour continuer les projets qui lui tiennent à coeur. Elle l'a dit elle-même.
Mais ce qui est sur et certain, c'est qu'elle n'est pas morte. Aristote ne nous l'a pas encore prise.

Cordialement,
Matthis.

Matthis resta à côté de la missive, des fois qu'il y ait des questions, il n'avait pas marqué tous les détails. Sinon il aurait eu mal à la main.

Dans ce chateau où elle délaissait petit à petit chacune des salles, sans oublier son rôle d'adjointe à l'Odm, Gypsie, fut réveillée dans sa somnolence apparement contagieuse, par un martèlement, clous justement plantés à chaque coin d'un panneau ou s'affichèrent des nouvelles de l'intendante, grâce à la bonne volonté de son fils ainé.

Avant d'aller le remercier, Gypsie prit connaissance de toutes les aventures et mésaventures de la cousine Kory, dont elle avait déjà eu vent dans la tente dite " Oya ", montée par Rick et d'autres.

Annonce d'abord inquiétante, puis au fil de la lecture, plus rassurante. Kory gravement blessée, Kory qui s'en était tirée, Kory qui ne devait pas être d'humeur des plus joyeuses confinée dans un lit, à regarder les autres aller et venir.
Qu'importe, elle était sauvée, était allée en boitant accompagner sa fille au collège Saint Louis ; de bonnes nouvelles somme toute.

Sourire aux lèvres, Gypsie s'adressa à Matthis, lui fit belle accolade, l'embrassa tendrement sur la joue.

Et bien Matthis, merci pour ces nouvelles, merci de t'être donné la peine de nous annoncer tout cela.
Savoir ta maman accompagner Elea à sa rentrée dans cet illustre collège, nous rassure sur son état de santé.
Même si elle boite, je suis certaine que cet état ne sera que passager.
Un grand merci Matthis.

Et toi ? comment vas tu ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, notre porte t'es toujours ouverte tu sais, même si nous n'avons plus de couronne Jazon et moi, et même si Jazon n'est pas là.
Avec plaisir je te recevrai, et tu sais que tu peux toujours compter sur un Marigny.

Sais tu ce que ta maman va faire maintenant ?

Matthis n'espérait pas voir grand monde, en fait, il savait qu'il n'y aurait que Gypsie et Rick qui viendraient réellement s'intéresser par l'état de santé de sa mère, si il avait fait cette affiche c'était surtout pour éviter les racontars complètement inutile de certains qui se réjouissaient du malheur des autres pour vivre. Ou bien des commères... Bref, des gens avec qui il n'aimait pas trainer. D'ailleurs Gypsie ne tarda pas trop à venir et Matthis se réjouissait. Une des rares qui n'hésitait pas encore à sortir de chez elle. Elle n'avait pas peur. Peur de quoi d'ailleurs ? C'était une vaste question, qu'est-ce qui empêchait les gens de sortir de chez eux...

Matthis serra sa cousine dans ses bras avant de lui faire lui aussi une grosse bise.

De rien Gypsie... C'est bien normal. Il y a encore des gens qui s'intéressent aux personnes parties à la guerre...
Et puis, aussi pour éviter que les andouilles ne racontent n'importe quoi... Déjà que certains étaient ravis de la savoir morte.

Matthis haussa les épaules. Personne ne pouvait plaire à tout le monde, mais certains auraient mieux fait de se regarder avant de parler. Bref. Il pénétrait dans le monde des adultes et l'entrée était plutôt rude et difficile. La naïveté et gentillesse des enfants...

Moi ça va. Mais Papa et Maman me manquent... Je sais Gypsie. Mais ne t'inquiètes pas, si tu n'as plus de couronne, ça ne change rien. La couronne ça rend bête, idiot et méchant. Ca aveugle les gens, ils ne pensent plus que par la noblesse, les terres, en avoir toujours plus pour satisfaire une soif de pouvoir et de grandeur... Mais quand on est une bonne personne on a pas besoin de terre pour que les autres nous aiment. Et Jazon et toi, vous êtes des bonnes personnes... Donc, avec ou sans terre, vous êtes toujours les mêmes.

Matthis haussa les épaules. Il avait bien vu sa mère et son père râler contre une noblesse décadente. Il voyait son père refuser les "Votre Grandeur", sa mère rechignant à ce que ses enfants ne l'appelle "Mère" trouvant cela pompeux et manquant cruellement de naturel. Ainsi étaient la vie et les choix de chacun. Matthis respectait ceux de ses parents, les appréciant et se pliait aux règles chez les autres, vouvoyant et se tenant droit.

J'espère que Jazon va vite rentrer... Parce que tu as besoin de lui. Et puis... On ne devrait pas avoir le droit de séparer un époux de son épouse ! Ca devrait être complètement interdis !!

Matthis était content de voir Gypsie.

Maman après ? Je ne sais pas... Mais la Reyne n'a pas fermé son ban... Pourtant j'aimerai bien qu'elle le fasse... Mais je pense qu'elle voudra surtout écrire.

Accolade sincère, suivie par les réponses de Matthis ; il était triste le gamin, affecté par l'absence de ses parents, de tout ce qui entourait la guerre, fichue guerre qui ne semblait plus finir ; d'ailleurs quelqu'un imaginait-il une quelconque issue à tout cela. Sans doute le conflit cesserait faute de soldats et autres, de chaque côté.
Le règne de cette reine serait marqué par cette guerre, comme la précédente duchesse du Ba ; deux mois à faire la guerre ; la duchesse actuelle devait sans doute être préoccupée par la même chose, ce qui ferait quatre mois de guerre, sans que les gens sédentaires, mais nécessaires à la vie du duché, n'aient la moindre compensation, ne serait-ce que par un petit réconfort quelconque de la duchesse ou du conseil toujours cloitré dans sa haute tour infranchissable.

Gypsie sourit aux paroles de Matthis, cela faisait toujours du bien de parler avec un enfant, qui disait les choses spontanément, naturellement, avec un peu pour lui, ce petit là, une belle vision des choses déjà.

Des " bonnes " personnes, je ne sais si nous le sommes Matthis, nous essayons d'être simplement à l'écoute de tous, des membres de notre famille déjà, de nos amis, de notre duché, enfin de tout ce qui nous tient à coeur, à Jazon et moi.

Ecoute la suite, oui, elle aussi espérait le retour rapide de Jazon, pour un départ rapide aussi, même si cela semblait durer depuis des années déjà, elle avait bon espoir de voir son époux rentrer un jour, mais lequel de jour.

Et oui, j'ai besoin de lui, comme tu as besoin de tes parents, comme nous avons tous besoin les uns des autres, chaque jour.
Moi aussi j'aimerai qu'elle ferme son ban la reine et même... qu'elle en tombe de son banc qu'on appelle trône.

Gypsie sourit à Matthis, ne voulant pas le rendre plus amer qu'il ne l'était déjà.

Ah ! ben qu'elle écrive ta mère, je lui répondrai toujours, ainsi qu'à tout ceux qui donneront signe de vie.

As-tu des nouvelles de ton espiègle soeur ?

Et de sa poche, Gypsie sort une pomme, et deux noix. Les tends à Matthis.
Une pour croquer, et une pour écraser l'autre.

La noix je la brise, et toi, je te fais la bise.

Joignant le geste à la parole, Gypsie écrase une noix sur l'autre, faisant apparaître le petit délice juste bon à manger, et bisouille la joue du petit Marigny.

Il n'avait pas osé dire tout ce qu'il pensait de la Reyne, de peur de voir son père perdre son Comté. Il avait peur que des personnes malveillantes et surtout jalouses n'aillent tout raconter, aussi se contenta-t-il de sourire en écoutant Gypsie qui proposait à la Reyne de quitter son trône de banc. Matthis savait pour avoir entendu son père le dire que la place d'un régnant était difficile, pour cette raison que son père avait refusé plusieurs fois de devenir Duc. Cependant, laisser son royaume et ses sujets se déchirer n'était pas une très bonne chose et encore moins une bonne image du Royaume...

T'inquiètes pas ! Je parie que Maman va bientôt écrire ! Parce qu'elle sait ce que c'est de ne pas avoir de nouvelles et d'informations ! Alors, elle, elle essaye d'en donner.

Haussant les épaules et se rassurant lui-même, la dernière missive de leur mère, en triple exemplaire, un pour chacun des fils rester en Bourbonnais-Auvergne. Alors qu'il l'avait toujours dans la poche, Alexandre l'avait glissé sous son oreiller et Timothée lui l'avait collé avec de la sève sur son torse et depuis il refusait de se laver parce qu'en se lavant il risquait d’abîmer la missive. Cela faisait rire Matthis parce que les servantes lui couraient après dans l'appartement clermontois, mais il arrivait toujours à s'échapper le Timothée. Sans doute qu'il tenait des marathoniens grecs.

Ma soeur ? Bein, elle est au collège là ! Avec Albine et la princesse bonbon rose. Elle a apporté des sauterelles pour nourrir les princes grenouilles. Ou je ne sais trop qui ou quoi... En fait, c'est des trucs de filles. Alors c'est normal que je ne comprenne rien !
J'crois que les parents lui manquent. Mais elle va bien s'occuper et faire des bêtises. Mais toujours moins que Papa !

Et qui disait bêtises, disait convocation des parents et sans doute qu'Eléa reverrait leurs parents à ce moment-là. Enfin, ça c'était son problème en fait, à Eléa. Matthis lui n'avait pas le droit d'aller dans ce collège, parce qu'il était un Petit Noble Joyeux. Ce n'était pas juste. Mais cela faisait parti de la vie.

Matthis observa les noix et la pomme que venait de sortir Gypsie. La regarde les briser et sourit à la bise, voilà de quoi faire rire le "petit" Marigny.

Hé ! Des noix ! C'est terriblement bon !

Matthis aida Gypsie à sortir les cerneaux de noix et les voilà, la cousine et le cousin se partageant la noix.

Dis ? T'as été dans la forêt de Clermont ? Parait qu'il y a plein de châtaignes !

Délicieuse noix, délicieuse distraction de bavarder ainsi avec le fiston de Kory et Al ; marrant il était à raconter les espiègleries de sa soeur, et Gypsie imaginait bien l'ambiance là bas, au collège, avec Elea et Albine réunies. Au moins ce temps de guerre n'empêchait pas l'éducation des enfants, il restait cela. Sans doute la reine avait-elle déjà des intentions pour toute cette jeunesse qui sortirait diplômée de ce collège.
Qu'Aristote avise les parents quant au devenir de leurs enfants.

Ah oui, ton père le farceur ; sais-tu qu'à Montbrison, lors des fêtes de la nativité, alors que sur le marché chacun faisait étal de ses spécialités, comme Lady qui proposait diverses choses tricotées, un autre boucher de belles viandes, ton père avait un étal de farces et attrapes.
Gypsie rit à se souvenir ; et sais-tu, que bien avant, il était spécialiste d'énigmes ? Il en proposait chaque semaine, et je peux te dire, honteusement d'ailleurs, que je n'en ai jamais résolu une seule. Bien compliqué tout cela !
Mais qu'importe, on venait, répondait, se trompait, on s'amusait, même en perdant.
Sacré phénomène ton père, et tant d'aventures vécues avec lui à Montbrison.

Unique noix vite engloutie. Parfois les poches de Gypsie étaient vides, comme à cet instant. Regard alentour, rien pour remplacer le petit fruit. Qu'importe.

Dis ? T'as été dans la forêt de Clermont ? Parait qu'il y a plein de châtaignes !

Ah non, je n'étais pas dans la forêt ; je suis juste passée à l'orée, et rien que là, j'ai vu pas mal de châtaignes oui, de quoi remplir tout un panier, et faire bon gâteau. Lucie serait ravie si je lui en ramenais ; mais vois-tu Matthis, je n'aime pas m'aventurer dans la forêt toute seule. Elle est pleine de silence et de bruits, de lueur claire et sombre, et la nuit venue, elle est terrifiante. Enfin... ce n'est que mon impression.

Mais si un homme tel que toi m'accompagnait, sans hésiter j'irai ramasser des paniers de châtaignes, les ramènerait à Lucie qui en ferait très bonne recette.
Alors si jamais tu as le temps de m'accompagner dans la forêt de Clermont, tu me dis, et je passe rue des Carmes chercher quelques paniers !

Qu'il était plaisant de discuter avec une personne adulte qui ne vous prenait pas pour un minable ou un enfant incapable de comprendre quoi que cela soit à la vie. Matthis écoutait Gypsie non sans un sourire au coin de les lèvres. Il espérait secrètement qu'un autre marché de la noël ait lieu dans le duché et il espérait encore plus secrètement le retour de ses parents pour les fêtes de la nativité et même avant. Il rêvait de quelque chose qui pourrait réveiller les villageois endormis qui bien trop souvent se fichait de ce qui pouvait se passer ailleurs que devant leur porte.

Le spécialiste des énigmes... Alors c'est pour cette raison que l'on a trouvé avec Eléa un grimoire avec plein d'histoires... Sauf qu'on a pas trouvé les solutions aux histoires. C'est trop compliqué. Tu vois, t'es pas la seule à ne pas réussi. Dans le livre il y a l'écriture de Maman. Je crois qu'elle s'en servait pour le comité des fêtes du duché. Elle faisait des concours aussi.
C'est dommage, maintenant plus personne ne veut s'amuser. Tout le monde veut gagner des médailles ou des trucs comme ça. C'est pas drôle.
Avec Papa, il y a toujours des aventures.

Matthis haussa les épaules, une partie de pêche, Papa avait promis ma la guère l'avait appelé. Matthis voulait chasser avec son père dans les grandes forêts du Comté de Montfort, mais là encore, la guerre avait frappé à la porte de la maison. Matthis aurait bien mangé une seconde noix et parler de châtaignes lui donnait faim. Mais Matthis avait plus d'un tour dans son sac et il était bien décidé à utiliser certains "pouvoirs" qui lui avait été confié...

Ah ! Aller dans la forêt avec toi serait un véritable plaisir ! J'ai pas peur et Papa m'a autorisé à avoir une vraie dague ! C'est parce que tu es une Dame ! Les Dames ça peut se faire attaquer par les brigands ! Il faut toujours un Messire pour protéger une Dame ! Dis, tu savais qu'Eléa elle allait apprendre la diplomatie avec Jazon ? Peut-être qu'il te l'a dit ! Elle va entrer à la chancellerie ! J'suis fier d'elle !
Si tu as faim... Je sais où l'on peut trouver de quoi manger, sans sortir du château !

Voilà qui était rassurant, pas la seule à n'avoir pas su répondre aux énigmes d'Al ; vrai qu'il était plus plaisant d'avoir à faire à lui au stand de farces et attrapes ; et partout ailleurs d'ailleurs.

Et oui, plus personne ne veut s'amuser maintenant, c'est ainsi ; bien loin les bals, les concours, la fête pour l'anniversaire du duché, les tirs à l'arc, les concours à la mine, de tout cela il ne reste plus rien. Le Comité des Fêtes a été ruiné par le manque d'intérêt de tous ; cela reviendra peut être un jour, il faudra l'espérer.
Les aventures avec ton père, alors ça, je pourrais t'en raconter des nuits entières. T'a-t-il parlé des aventures de Montbrison ?
De l'attaque des In Tenebris ? Et des Voisins du Dessous ? Du feu au village ?

Gypsie écoute le gamin, bien le fils d'Al celui là ; s'amuse à l'entendre, tout plein de courage, de fierté, comme dicté par sa bonne conduite.
Un agréable jeune homme il deviendrait, si enfant déjà, il avait cet esprit chevaleresque.

Les dames, mais aussi les enfants, et parfois même les hommes, peuvent se faire attaquer par les brigands ! Mais sur que je serai plus rassurée d'avoir un chevalier comme toi près de moi, dague à la main ou à la botte, ou ailleurs !
Tu sais... aller seule dans la forêt, voilà qui ne me tente guère. Encore si j'avais un chien, qui me rassurerait par sa présence et son flair, mais depuis bien longtemps je n'en ai plus. Et encore... Tu sais, parfois les chiens ils sentent ou entendent quelque chose, soudain ils s'arrêtent, ne bougent plus du tout, et toi, tu es là... à t'attendre à voir je ne sais quel horreur sortir de nulle part. Et tout à coup le chien repart, en sifflotant si j'ose dire, et en fait, il n'y avait rien du tout.
En voilà des frayeurs à épargner.

Rire sincère, en pensant aussi au chien trouvé dans la forêt de Montbrison, avec Phaleg ; là aussi, ils avaient entendu du bruit, et avaient fait belle découverte.
Et voilà le gamin repartir de plus belle, parler d'autre chose.

Ah ? Elea et Jazon ? Non, il ne m'a rien dit ; enfin, voilà des mois que je n'ai plus eu le plaisir de lui parler à mon époux.
Belle diplomate sera-t-elle, avec si belle gouaille qu'elle a déjà. Elle va apprendre beaucoup de choses au collège, et j'en suis certaine, saura appliquer toutes ses leçons, et surtout en pratique. Bel avenir s'offre à elle. Je la vois bien à la diplomatie oui. Dans quelques années, quand son jeune tempérament sera un peu apaisé.
Jazon, je suis sure, saura l'aider ; il a un don pour cela, rester calme, courtois et diplomate en toutes circonstances.
Enfin presque toutes.

La dernière phrase fit sourire Gypsie ; en fait, elle ne faisait que sourire en parlant à Matthis, voilà qui était bien agréable.

A manger ? Au château ? Sans doute ont-ils bonne cuisine ici, pour préparer la laine et les peaux que le conseil doit manger ; toute une préparation pour attendrir le tout, accompagné d'une sauce pour tout faire glisser.
Comme les nantis qui doivent ingurgiter tapisserie et bouteille d'huile d'olive à la fois.
De quoi faire travailler les médicastres, mais il semble que tout ce petit monde se porte à merveille.

Alors... toi tu sais où il y a à manger, et moi je sais où il y a à boire. Enfin... Si les différents ducs et duchesses qui se sont succédé ici depuis des années, ont pensé à réassortir la cave.
C'était la dernière, au fond du couloir, à droite, deuxième étage du dessous. L'étage juste au dessus des oubliettes.
T'y étais déjà aux oubliettes ?

Comité des festes ! Matthis avait eu les clés parce qu'il voulait organiser des jeux avec sa maman et Clothilde. Mais les pauvres, elles étaient démoralisés, Tonton Rick aussi y était mais le pauvre, il était bien trop occupé ailleurs entre la soule et la religion. Très importante la part de la religion dans la vie du jeune garçon, mais moins que pour son frère Timothée. Pour ça qu'il était peut-être un peu à l'ouest le frangin. Enfin, tant qu'il sortait de chez eux et jouait, Matthis ne se faisait pas de soucis.

Le comité il dort... Pourtant Maman, Rick et Clo avaient organisé un truc. Mais la guerre ! Encore la guerre ! Toujours la guerre !

Mais à la question de Gypsie, Matthis ne sut que répondre. C'est que son père, il ne le voyait pas tant que cela, la prévôté, la grande prévôté... Alors c'était ponctuel, mais il ne se plaignait pas puisque certains enfants n'avaient pas de père. Mais maintenant, il aurait plus de temps, enfin quand les moines le délivreront...

Les In Tenebris ? C'est quoi ? Ou plutôt qui ? Une attaque ? C'était quand ?
Les voisins du dessous ? Hum.. Ca Eléa m'a raconté, j'étais un tout petit garçon. Une tempête cela avait tout cassé...
Le feu ? Y a eu le feu ?

Mais pourquoi on ne me dit jamais rien à moi ! Pourtant je suis tout mignon tout gentil !

Là, si l'on n'avait pas compris qu'il était le fils d'Al... Que lui pour sortir des expressions pareils, forcément, Eléa et sa mère parlaient robes et c'était pas très intéressant.
L'histoire de la forêt, Matthis adorerait se promener dans la forêt avec Gypsie, une dague à la ceinture, il avait presque 9 ans. Donc il était grand, très grand même. Et puis, c'était un homme, un vrai, un Marigny, il en avait entre les jambes !

Calzino est parti ?

Tout comme Gandelin, Matthis soupira, pourquoi Aristote prenait-il tous les Marigny, qu'il était pénible celui-là, à croire qu'il avait des actions auprès de cette belle et grande famille. Non, décidément, Aristote c'était un gland...

Je peux amener Soopy sinon, bon il est un petit vieux ce chien...

Un vieux toutou qui dormait devant la cheminée et profitait de la chaleur, enfin quand il ne prenait pas le lit de Timothée pour son tapis. Maman avait hurlé une fois parce que Timothée dormait dans son lit avec Soopy, mais là comme Maman n'était pas là, Timothée ne devait pas se gêner pour profiter du chien.

Mais... Tu crois qu'il y en a beaucoup des vilaines personnes ? Parce que si plus personne ne sort, les vilaines personnes ne doivent plus sortir non plus.

La logique de Matthis, c'était possible, mais les mauvaises personnes étaient toujours présentes pour vous rappeler combien la vie était cruelle et difficile.

Peut-être parce qu'Eléa n'est pas encore allée à la chancellerie, peut-être parce que euh... Bein, ils sont occupés tous les deux ! On sait pas nous !
Pis ton mari, il peut pas avoir une permission pour venir te voir ?

Tout semblait si simple dans l'esprit de l'enfant, alors que non, pas du tout, les adultes avaient tendance à compliquer plus que de raisons et à se battre pour des idéaux...

Bein... J'espère que le collège ne la rendra pas gnangnan comme les autres enfants de nobles... Après ils ne savent plus réellement penser comme des enfants et s'amuser... J'ai peur qu'elle devienne comme les grands... Qu'elle dise des choses et qu'elle ne tienne parole ensuite. Toutes les belles choses que les adultes peuvent dire pour se faire élire et qu'ils ne tiennent pas. Les adultes ne tiennent pas parole...

Désabusé le "petit", en même temps, il avait eu un aperçu en chambre des nobles, d'ailleurs il n'y allait plus trop... Il avait peur d'entendre des choses tristes...

Enfin, sauf Papa, lui il tient parole. Une fois j'avais été désagréable avec Maman, alors il m'a attrapé, il m'a mis dans le fauteuil et il m'a parlé en me fixant, il a dit que si je recommençais il m'envoyait à l'armée.
Papa se met plus en colère que Maman. Maman, elle ne sait pas trop nous punir. Mais Papa ! Aie aie ! Il se met pas souvent en colère, mais quand il est en colère, vaut mieux écouter. Il fait peur.

Vraiment très peur, Matthis en tremblait encore. Et le regard si perçant de son père alors que sa mère n'avait su se montrer si dure envers lui. C'était sans doute le principe des parents, pour ça que ça fonctionnait par deux. Pour ça que l'Eglise demandait des mariages.

Matthis se gratta la tête, ils mangeaient de la laine et des peaux ? Mais... Comment on faisait les vêtements si ils mangeaient la laine et les peaux.

Euh... Ils mangent vraiment de la laine et des peaux ? Ils sont vraiment fous eux. On va quand même pas s'habiller avec de la viande et des légumes. Ce sont des idées complètement saugrenues.

Matthis n'en revenait pas et imaginait sa mère cuisiner des peaux et de la laine. C'est que dans ce cas, elle aurait prit un sacré coup sur la tête.

Et les nantis mangent des tapisseries. Bein... J'veux pas être un conseiller ducal et un nantis si c'est pour faire ça... Une bouteille ?! En entier !!
Papa il fait la cuisine avec l'huile d'olive ! Et la bouteille elle dure au moins quinze jours ! Ah nan mais vraiment ! C'est pas normal ! Il faut en parler à l'Eglise !
Il faut qu'on s'occupe de les aider ! Ils sont envahis par le Sans Nom ! C'est dramatique !

Matthis n'en revenait pas, vraiment pas. Décidément, c'était vraiment très bizarre.

Oui oui ! Maman m'a présenté aux cuisiniers, parce qu'avec son travail d'Intendante elle peut aller demander à manger dans la cuisine, du coup moi aussi. Alors je peux t'inviter.
Ah non, j'y suis jamais allé aux oubliettes. C'est interdit par Papa ! Il a dit que ça choquerait mes yeux d'enfants.

Il haussa les épaules, se demandant ce qu'il pouvait y avoir de si terrible dans les cachots. A part des rats et des souris ? D'ailleurs ça, ça ne lui faisait pas peur et cela ferait uniquement crier les filles.

Si tu veux on va chercher à boire, voir si il reste des choses et après on peut aller dans les cuisines !

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