[Mai 1457]Un jour, en Bourbonnais Auvergne...

Roland éprouvait un immense bonheur d'être là. Après un si long voyage, une si longue absence, voir tant de visages émus, enthousiastes et ces récompenses accordées aux méritants.
Il goutait avec délice à chaque attribution de médaille, probablement aussi heureux que les médaillés eux même.

Dame Laure... son visage ne lui était pas inconnu. Il accompagna le tonnerre d'applaudissements.

Les yeux qui se promènent dans la Grande Salle des festivités, l’émotion à son comble et le regard qui se pose sur un homme… Un homme cité dans son court discours… Elle esquisse un sourire… Il est là… Mal caché… Elle le scrute… Il a le regard sombre… Elle ira lui parler plus tard peut être… La Sénéchal la sortit rapidement de ses pensées en la remerciant… Laure lui adressa un franc sourire…

Je vous remercie Sénéchal, vos remerciements me vont droit au cœur, je vous fais serment de servir le B-A encore et encore… Puisse la volonté du très haut en être ainsi faite.

Puis un murmure et Laure lui sourit et murmure à son tour un seul mot

Merci à vous ma chère,

Voila la commissaire avec au cou le collier d’argent faisant d’elle un officier à part entière de l’ordre du Mérite, Laure quitte fièrement l’estrade prenant garde à ne pas s’empiéger et dévaler les quelques marches… Les jambes fléchissent… Ne tombe pas… Voilà nous y sommes… Les poulaines frôlent à présent le pavé de la salle et à peine descendue qu’une personne s’avance… Noéline… Une dame qui aurait pu coller un procès à la conseillère après avoir déversé une coupe de vin rouge sur une de ses robes… Mais queneni elle avait pardonné et avait accueilli de bonne façon Laure durant son voyage à Aurillac…

Je vous remercie ma chère Noéline il en est de même pour vous, la mairie d’Aurillac fut un temps votre occupation et vous l’avez géré comme il se devait, d’ailleurs je suis certaine que sous peu vous détiendrez également cette distinction… Ah notre juge est un homme bien sage…

Sourire partagé et Laure se laissa embrasser par l’Aurillacoise et lui retourna la bise… Tout en avançant plus dans la salle… Laure lui demanda comment se portait la jeune fille du couple…

Puis son visage se crispa à la vue d’un homme… De cet homme… Elle baissa les yeux… Honteuse… Perdue… Elle si forte publiquement et politiquement parlant en était différente sentimentalement… Comment en était elle arrivée là… S’approcher ou le fuir à tout jamais… Cette question là hantait depuis pas mal d’années et plus encore ces derniers jours, jamais elle n’avait pu prendre de décision… Il avait besoin d’elle avait il dit un jour mais elle… Pouvait-elle continuer à vivre ainsi… Ces secondes semblaient une éternité puis en déviant l’iris elle tomba sur Roland… Roland d’Azayes de mémoire de Toulouse c’était une certitude… Elle lui sourit amicalement… Qu’allait-il advenir à présent ? Elle espérait que quelqu'un allait la sortir de cette anxiété… Espérant même qu’une mine s’effondre pour vite rejoindre son bureau… Le maudissait-elle? L’aimait-elle? Ca oui elle l’aimait… d’un amour particulier… Le maudire… Même elle ne le savait pas… Pivotement sur elle-même, attrapant une coupe de vin au passage la voilà dos à lui et face à l’estrade… Comme ca elle craint moins… Si ce n’est qu’il ait déjà remarqué sa présence et vienne à sa rencontre… Qui sait…

Toujours placé derrière Laure, Linoa et Zézé, Valexan assiste aux premières remises de médaille; il ne connait pas les personnes récompensées mais ne doutes pas qu'elles méritent amplement la reconnaissance qu'on leur accorde. C'est finalement au tour de l'ex maire de Polignac d'être appelée. Il regarde amusé Linoa attrapé Laure par le bras, la privant de sa conversation avec Zézé, et la conduire jusqu'à l'estrade; Là, il écoute le discourt que la jeune femme prononce d'une voix émue, sourit en voyant la tête de Zézé au moment ou la médaillée lui rend hommage avec son compagnon, Sandino, et applaudit lorsqu'on lui passe sa décoration autour du cou.

Laure redescendant de l'estrade, le moment est venu pour Valexan de quitter la cérémonie; Il hésite un instant à aller la féliciter, mais voyant de nombreuses personnes s'approcher d'elle, et se devant de préparer son prochain voyage, il renonce, se promettant de lui envoyer une missive pour se faire; Discrètement, sans se faire remarquer, il s'éloigne du petit groupe de Polignacoise et s'excusant auprès des personnes qui se trouvent sur son passage et prend la direction de la sortie.

Polignac, ville de son coeur comme ses habitants. La récompense pour une femme d'exception et une bonne partie du village fait le voyage pour aller la soutenir, la féliciter, être auprès d'elle. Il le faisait aussi......mais à sa façon. Il ne quitta pas son regard de la polignacoise. Elle était radieuse comme à son habitude, toujours cette femme qui semble si sûre d'elle mais pourtant si fragile. Ses amis l'entouraient comme il se devait. Il connait Laure comme peu de personnes la connaissent...tellement de moments passés ensemble, à rêver la plupart du temps. Leurs regards se croisèrent. Ils étaient gênés l'un et l'autre fuyant chacun le regard, elle se retournant. Son coeur se mit à battre un peu plus fort, un noeud se formant à son ventre. Que devait-il faire? Il ne voulait pas la perdre mais il ne savait comment faire. Lui qui la connait si bien ne savait plus ce qu'il devait faire, ses moyens s'étaient envolés depuis leur dernier échange.

Un moment passa où il baissa la tête laissant la cérémonie se poursuivre. Sa marraine recevait toujours les félicitations des personnes présentes. Il laissa chacun aller la retrouver attendant le moment où il pourrait y aller à son tour. Le moment arriva où elle se retrouva seule. Il laissa échapper une longue respiration et se décida à la rejoindre. Il arriva derrière elle, posa sa main sur son épaule

A mon tour de te féliciter. Cette médaille est amplement mérité pour une femme comme toi qui s'investit au delà de sa propre personne pour son village et son duché.

Il la laissa se retourner esquissant un sourire

Je suis content de te revoir. Je.......oui je suis content

Il bredouilla, ne trouvant pas les mots qu'il voulait qui sortent. Il perdait tous ses moyens à sa vue, ne sachant même plus qui il est réellement

Les félicitations tombaient comme coule la bière en taverne… Accolades, embrassades et révérences sont de mise… Derniers sourires et voilà enfin la quiétude espérait… Enfin presque… Une main se pose sur son épaule… Elle sent cette chaleur envahir son corps… C’est lui… Avant d’entendre la voix de celui qui lui procure cette sensation de bien-être, elle sait de qui il s’agit… Modsognir, le Chambellan pour certains, son fillot pour d’autres, son confident et ami… amour… Tout ça en un seul homme… Modosgnir de Gaïa… Les frissons arrivent avec les félicitations… Laure se retourne lentement et enfin tel une fusion, les regards se croisent enfin et ne se quittent plus… Les pupilles de l’un plongées dans celles de l’autre… et un délicieux sourire qui nait… Puis le mélange des pensées et des mots qui se transmet à la jeune femme…

Alors si tu es content je le suis éperdument moi aussi…

Elle voudrait ne pas le regarder mais elle ne peut… Une force retient son regard sur lui et elle ne peut le dévier… Dans son axe de vue elle aperçoit cependant Valexan qui arbore la sortie… Elle n’aura pu le saluer… Encore une fois… Elle se doit de lui écrire… Ce nouvel ami qui lui tient à cœur et cette correspondance qui n’a de cesse de la faire sourire, lui faire prendre conscience de l’importance de la vie et de ses valeurs… Celles qu’elle a toujours défendues… Puis se concentre de nouveau…

C’est bien d’être venu Modso, ta filleule doit être heureuse d’avoir son parrain à ses cotés en ce jour particulier… Enfin quoiqu’il en soit sache que ta marraine l’est également…

Plissement de cils… Et l’émotion qui redescend… Ne jamais rien laisser paraitre en public était sa devise, des gens les regardaient, d’autres les ignoraient… Elle aurait voulu fuir avec lui dans le parc du château pour discuter mais l’étique en voulu autrement et partir maintenant serait déplacé et inacceptable pour Laure… Il fallu recentrer le dialogue… Mais que dire… Non pas ca voyons ma fille… Une phrase banale… Sourcils qui oscillent telle une flamme… Et enfin la sainte phrase… Reine de la banalité… Déesse du non savoir que dire…

Et toi comment vas-tu ? Ton retour en Bourbonnais Auvergne se passe bien avec la comtesse dont tu as la charge de la visite ?

Ca ne faisait pas un peu jalouse et possessive la dernière phrase… Non elle n’aurait pas du dire cela… Elle se mordit aussitôt la lèvre… Avait-il entendu… Non penses-tu à deux pas de toi… Puis un arrêt à la pudeur, un frein a la réserve… Laure baisse la tête et observe le fameux médaillon de baptême couplé à son nouveau collier de mérite… De sa main elle caresse le médaillon et principalement ce qu’il referme… Cette fameuse petite gravure…

Durant ton absence je n’ai eu de cesse de penser chaque jour à toi… Oserais-je dire chaque jour un peu plus… Angoissée par si peu de nouvelles...Tout ca pour dire que ca me fait plaisir de te savoir de retour….

Laure telle poussait par le vent se met sur ses pointes et va déposer une bise sur la joue du Chambellan… Telle une enfant poussée par la naïveté, telle l’écume portée par la mer… Elle voudrait tellement plus… Mais l’avenir en a jadis voulu autrement… As t’on la main sur notre destinée, Peut-on la modifier à notre guise… Peut-on se tromper et réparer une erreur des années plus tard… Les yeux se ferment et aussitôt la Commissaire aux Mines est plongée dans un tourbillon de souvenirs… Ses premiers souvenirs en tant que femme… Elle sourit…

Grande gueule Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 21/07/2008

Suivant la cérémonie de tous ses yeux et en fin de compte toutes ses oreilles, Elegie regardait les "élus" de l'ordre. Postée à un point stratégique, elle pouvait voir les uns et les autres, entendre certains chuchotements et tenter d'éviter le regard de sa mère sur sa jupe plus qu'indescente laissant dévoiler ses mollets. les "nominés" semblaient etre des personnes bien investies et donc devaient mériter l'honneur qui leur etait fait ce jour. La jeune fille sourit à cette pensée. tant et tant se donnaient pour faire que leur duché vive et cela etait bien.

La cérémonie etait bien longue et après quelques baillements discrets, Elegie se faufila vers la sortie, non sans avoir au préalable balayé la salle d'un regard curieux. Tiens Modso.. l'est tout rouge . va avoir une attaque le pauvre .. oh . peut etre il est amoureux .. à le voir tortiller des pieds comme ça devant une femme .. mazette .. quand je le reverrai, je ne manquerai pas de le taquiner à ce propos.. Un petit salut de la main en direction du coupeur de jupon, elle s'eclipsa vers les couloirs de la chancellerie.

Le regard porté l'un sur l'autre, la nervosité entre ces deux êtres, l'écoute, la passion...voilà l'atmosphère qui existait entre ces deux personnes qui n'ont jamais su se parler. Ses doigts s'entortillaient les uns dans les autres. Il avait le sentiment que ses jambes allaient lui lâcher mais étaient en réalité figé, crispé, ne pouvant faire aucun geste. Le sourire restait bloqué sur son visage, il était devenu un automate où ses gestes n'étaient plus amples, la commande se faisant difficelement. La respiration était saccadé, retenant son souffle à chaque son de sa marraine. Eux qui se voyaient tout le temps auparavant, passaient des soirées entières ensemble ne se souciant pas d'une relation qu'un homme et une femme peuvent avoir. La peur le guettait, il ne voulait pas la perdre.....pourtant il en avait l'impression. L'impression qu'elle s'éloigne face à ses doutes, l'impression de ne plsu vouloir attendre.

Le malaise nait au fil et à mesure de la discussion. Le ton se fit plus intime, ne regardant que ses deux personnes qui tant de choses à se dire, à se sentir près l'un de l'autre. L'émotion monte d'un cran, la déception étant motrice de ce sentiment. La légèreté s'envola pour laisser place au malaise. Une main tendue vers elle, le médaillon en réponse. Le Chambellan baissa la tête voulant disparaître, retourner dans le passé comme il le fait souvent dans ses songes. Le coeur lourd, il exprima son désir en répondant aux siens. Divergence, incompréhension, mal être...voilà ce qu'il ressentait. Il avait de nouveau fait du mal à l'une des femmes qui compte le plus pour moi, sans doute celle qui le connait le mieux depuis si longtemps.

Il releva la tête vers sa marraine serrant dans sa main le médaillon. Le regard se perdait au fond d'elle, la questionnant du regard. Fallait-il qu'ils s'évitent désormais? Il en avait ni le courage ni l'envie. La voix était tremblotante, son assurance était perdu même là devant cette foule. Il se moquait bien de toutes ces personnes, en cet instant précis seul sa marraine comptait.

Ce médaillon n'est pas le mien. Il est à toi ma belle. Je voudrais aller sous terre en ce moment. Je te fais du mal dès l'instant que nos regards se sont croisés dans cette taverne. Je n'ai jamais su apporter l'amour qu'une femme attend. Tu es plus qu'une marraine pour moi, tu m'as donné tant de fois l'envie de me battre, aller au delà de moi-même.....et aujourd'hui je fais quoi?..Du mal.

Lui qui ne versait presque jamais de larmes, quelques gouttes sortirent de son oeil. Discrètement il passa sa main dans ses yeux essuyant au plus vite.

Ta place n'est pas auprès de moi, je ne t'apportes que malheur et soucis. Pardon......

Son regard balaya la salle espérant voir les amis de sa marraine, elle avait sans doute plus besoin d'eux que d'un homme indécis se cherchant continuellement apportant les nuages à un ciel étoilé.
Je t'aime trop ma belle pour t'apporter plus de souffrances à mes côtés pensa-t-il

Ces mots… Elle qui ne les attendaient pas, qui ne voulu les entendre… Les voilà en pleine tête… A en faire défriser ses blondes boucles… La Commissaire aux Mines regarde cet homme pour qui elle aurait sacrifier sa propre vie… Ses propres envies… Un coup de poignard n’aurait su être plus douloureux… La poitrine qui se gonfle et se dégonfle au rythme des pulsations… Et ce corsage qu’elle aurait du ne point autant serrer… Elle cru un instant que sa colère le ferait exploser… La libérant de cette emprise qu’elle ne supportait plus… Laquelle… Le bustier ou l’amour… Elle ne savait y répondre… Un refus… Une trahison… Elle qui imaginait sa vie bâtie d’un autre matériau… En fin de compte tout volait en éclats depuis quelques temps dans la vie sentimentale de la jeune femme… Ses espoirs et ses rêves réduis à néant…

Puis un geste fort, Laure détache sa fameuse médaille aristotélicienne, cette médaille en or offerte le jour de son baptême à laquelle elle tenait plus que ses yeux… La dépose dans la main ouverte du Chambellan et le lui referme la paume en lui prononçant que quelques mots sans familiarité, sans affection… Sans envie de poursuivre la discussion…

Prends soin de toi Modsognir…

Les yeux de l’homme s’écarquillent, laissant place à la panique… Pourquoi était il venu me dire cela, le jour qui se voulait le plus magique pour moi, le jour ou mon travail était récompensé, le jour qui se voulait le plus féerique… Pour sur il sera à jamais gravé dans sa mémoire… Un jour terrible, un jour gâché… La magie s’en va tout a coup et laisse place à la rancœur et au mépris… Telle une gamine, elle le déteste… Le hait comme elle n’a jamais hait son plus grand ennemi, ses nombreuses rivales… La colère perceptible dans ses propos, cette voix douce et mélodieuse laissant place a des mots qu’elle ne mesure pas… Puis une main qui lui tend le précieux bijou…

Aller sous terre? pour te cacher, te protéger du monde ou pour éviter de voire la réalité… Je t’ai tant attendu… Les larmes de colère arrivent, la voix tremblante, elle reprend… Tellement de temps, acceptant beaucoup plus que mon orgueil et ma vanité ne l’eussent acceptés eux-mêmes… Ceci est pour moi la pire des trahisons que tu pouvais me faire… Je suis déçue, déçue d’avoir pu être aussi naïve… Déçue de tellement de choses nous concernant… Là je ne pourrais jamais te le pardonner…

La voix qui craque et cette phrase qui résonne dans sa tête comme le chant du bourdon sur les fleurs des prairies auvergnates… « Ta place n'est pas auprès de moi, je ne t'apportes que malheur et soucis. Pardon...... » … Pardon… Pardon… Pardon… PARDON… Le geste imprévu qui va au delà de la pensée et qui se dévoile au yeux de toute l’assemblée… La main leste de Laure qui vient s’échouer sur la joue du Diplomate… Une gifle… Un soufflet… Laure réalise la portée de son geste… L’hystérie du corps, et l’esprit qui se veut et se doit de conserver les leçons de l’étique…

Qui es tu pour juger des choses que toi seul m’apportes ? Qui es tu pour dire que MA place n’est pas d’être à tes cotés !

Ses question qui n’attendent pas de réponse… D’ailleurs Laure ne lui en laissa pas le temps… Frappant violemment la main de Modsognir, le médaillon tombe et heurte le pavé, qui comme par sortilège dans sa chute laisse ouvrir la petite cavité… Le secret… Celui de son cœur… De femme et d’épouse… La gravure du Chambellan se laisse deviner… Le péché d’aimer un autre homme…

Je saurais donc en tirer les conclusions dont celle-ci… Sera la première… Puisse Aristote m’en être témoin en ce jour… Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches méprisables et sensuels même si nous sommes perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées, le monde n’est donc qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux que tu ne nous permets pas de vivre et que tu réfutes de la sorte…

Laure, les larmes coulant à flot, dévisage une dernière fois l’homme responsable de ses maux… Le dernier… Elle le bouscule de son épaule, piétinant au passage la médaille sacrée, dernier vestige de celui qu’elle aimait depuis toujours… Le pendentif ne résiste pas à la poulaine de la CaM et se brise instantanément… Le bruit léger du métal se fait remarquer… Mais beaucoup moins que le départ de la conseillère ducale… Les gens s’écartent et font une haie d’honneur la laissant passer telle une étoile filante dans le ciel parsemé… Les doubles-portes de chêne s’ouvrent laissant enfin fuir la dame… Puis se referment dans un lourd brouhaha… Dernier son, preuve de la présence de la nouvelle Officier du Mérite à cette majestueuse cérémonie ainsi achevée pour elle…

Après le départ de Princesselaure, Themis se trouvait fort dépitée. Elle envoya un valet s'assurer que la CAM se portait bien. Un brouhaha commença à se faire entendre et la Duchesse prit la parole pour tenter d'apaiser les choses.

Mesdames, Messires... Nous allons continuer notre cérémonie. J'appelle à présent un homme qui a toujours oeuvré pour le duché et notre ville de Clermont dans l'ombre, depuis plusieurs années : Sieur Jeannicolas. Pour remettre la médaille, j'appelle à mes côtés la Vicomtesse Gypsie de Marigny et le Sieur Benchichi qui a porté la candidature de sieur Jeannicolas au conseil de l'Ordre du mérite.
En attendant ces messires et pour nourrir vos applaudissements, permettez-moi de lire la missive du Sieur Benchichi :

Benchichi a écrit:: Bonjour dame Themis.

Je dépose auprès de vous et en mon nom, la candidature à l'Ordre du Mérite de Messire Jeannicolas.

Je connais messire Jeannicolas depuis maintenant 2 ans, et en deux ans, je ne l'ai pas vu quitter la mairie de clermont! Toujours prêt à rendre service à la mairie comme au duché, il a eu une vie exemplaire dans notre duché, comme dans d'autre, et même au niveau du royaume.

Je ne vois personne à Clermont mériter plus que lui l'accès à l'Ordre du mérite, et si il y avait encore un doute, les autres prétendants y ont déjà accès. Demandez donc à monseigneur Ivrel, ou dame Lap, voir même dame Gypsie, elles pourront acquiescer mes dires, et même le parrainer je pense

Pour la grandeur du duché, et pour la personne la plus méritante que je connaisse, j'espère que vous prendrez cette candidature au sérieux

Avec mon sincère dévouement,

Benchichi, Maire de Clermont

Ces mots, ce comportement, ce ton, ces gestes, ce silence, cette ambiance......tout était là pour cacher le ciel bleuté d'une noirceur qui voulait s'inscruster durablement. Il l'écouta avec douleur, ne cherchant plus à s'expliquer. Pour lui aussi il a été difficile d'accepter sa vie avec un autre homme, d'être là pour elle à tout instant même s'il ne désirait que redécourvrir ses lèvres. Il lui a été diffcile d'effacer toutes ces envies.......et aujourd'hui le voilà perdu, tout redevenait possible, tout ce qu'il a cherché durant de long mois à enfuir au plus profond de lui. Chacun a vécu une période décalé, chacun sa souffrance à sa période, chacun son amertume....chacun son tour.

Le regard blême, renfermé sur lui....il assista à ses vérités, ces vérités qui font mal, qui détruisent une personne. Tant de vérités lui remontaient au cerveau, tant de réalités dévoilées. Jouait-il des femmes? Devenait-il un homme dont on devait se méfier comme de la peste?

Le médaillon se laissa tomber à terre s'ouvrant sur la gravure dont il avait découvert le secret il y a peu. La tête fit un lent va et vient de haut en bas entre le médaillon et sa propriétaire. A peine eut il le temps de faire ce mouvement qu'elle prit le chemin de la sortie écrasant le médaillon puis s'enfuyant de la salle. Le refus de son amour......et elle tout ces mois alors? Tout ceci était débité si rapidement qu'il n'eut le temps de sortir le moindre son de sa voix. Tous les torts semblaient venir de lui.....toute cette souffrance accumulée durant son mariage ne doit être qu'une goutte dans l'orage déclenché par la méchanceté humaine.

Il regarda la porte se refermer derrière elle. Le regard perdu, il se baissa ramassant chaque pièce du médaillon éparpiller un peu de partout. Le chambellan mit chaque morceau dans sa poche, se releva écoutant le silence lacunaire brouillé par certains chuchotements. Les yeux fixés vers la porte, il prit à son tour le chemin de la sortie, la sortie d'un instant, la sortie d'une vie. Il franchissa la porte laissant un lourd silence dans la salle.

Modsognir se retrouva dehors, seul face à ses démons. Il ne pouvait se rendre qu'à un seul endroit. Le seul endroit où il pouvait se sentir chez lui. Il monta sur son cheval et prit la direction de la chancellerie ressassant les adieux de sa marraine dont il l'avait aimé tant de mois sans retour.....sauf depuis peu.

Voilà l'excellente nouvelle, enfin JN allait être reconnu. Quand benchichi entendit cela, il s'avança d'un air qui ne cachait pas sa joie de voir, la personne la plus méritante qu'il connaissait ainsi récompensé.

arrivait au coté de dame themis et du duc régnant il les salua

Dame themis, sieur lanf, bonjour à vous et merci.

Nata, son verre à la main, souriait, heureuse des noms qu’elle entendait être appelé auprès de Thémis.

Les applaudissements s’élevaient dans la salle.
C’était une belle soirée, une belle cérémonie.

Nata se tenait là, près du buffet. Que de monde ce soir.
Elle laissa son regard vagabonder dans la Salle, reconnaissant des amis, des connaissances, les saluant d’un signe de tête ou de la main.
Puis soudain, là bas, de l’autre côté…

Son bras s’abaissa au ralenti, elle déposa sur un coin du buffet le verre qu’elle tenait, sans détourner le regard.
Là bas, de l’autre côté se trouvait son parrain.

Nata ne comprenait pas. Elle lui avait demandé si il viendrait, mais il lui avait dit que non. Qu’il était trop occupé ces derniers temps. Elle ne l’avait point vu entrer dans la Salle.

Modso discutait avec Laure, Nata voulu les rejoindre, heureuse de voir que son parrain avait changé d’avis, mais voyant les regards échangés entre les deux, elle s’abstenu de faire un pas en leur direction.

Que se passait-il ? D’où elle était, elle ne pouvait entendre
Et puis tout alla très vite, une main tendue, un soufflet, un médaillon qui s’échappe et tombe au sol et Laure qui quitte la Salle.

Il y eu un moment de silence, vite perturbé par des chuchotements.
Nata continua à regarder Modso.
Celui-ci se baissa pour ramasser surement le médaillon.
Ne le voyant plus, cachés par tous les invités, Nata se hissa sur la pointe des pieds.
Lorsqu’il réapparut à ses yeux, elle attrapa le côté de sa longue robe bleue et commença à avancer vers lui, traversant la foule, laissant échapper des petits « pardon » et des « excusez-moi ».

Mais là, sans même la voir, Modso fit quelques pas jusqu’aux grandes portes de la Salle, celles-ci s’ouvrirent et il disparu derrière.
Nata stoppa nette sa progression entre les personnes et resta droite comme un i.
Les lourds battants de la porte se refermèrent.

Thémis prit parole et invita Jeannicolas à recevoir à son tour le collier de l’Ordre du Mérite, accompagné par Gypsie et Benchichi.
Les personnes présentes se tournèrent à nouveau vers la Duchesse et les membres de l’ODM.

Nata, debout, seule au milieu de tous, essayait de sourire, applaudissant le nouveau médaillé, mais son cœur tambourinait sous sa poitrine. C’était la seconde fois…
Puis ne voulant pas gâcher cette soirée, voulant profiter de ce grand moment important, Nata respira profondément et effaça toutes mauvaises pensées de sa tête. Elle aura bien le temps d’y repenser plus tard...

La salle bruissait des conversations , et malgré ses vastes proportions paraissait à peine suffisante pour accueillir les invités se pressant à cette cérémonie
Et puis le silence s’était fait lorsque la Duchesse de Penthièvre avait dit aux membres de l’ordre du mérite , de venir la rejoindre sur l’estrade , la cérémonie avait commencé et Leg s’était joint aux autres personnes pour applaudir au fur et à mesure que les récipiendaires approchaient de l’estrade pour recevoir le symbole de leur mérite , de leur travail pour le Bourbonnais Auvergne

En premier , Naluria, cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient croisées , remontait déjà à une autre cérémonie au château de Billy , Nalurai, qui l’avait guidée lors de ses premiers pas en chancellerie . On le lui aurait demandé , Leg aurait été presque certaine que la jeune femme était déjà membre du mérite
Aujoudrd’hui, elle était ravie pour Naluria que ce fut chose faite

Et puis, ravie et heureuse pour Laure aussi qu’elle appréciait beaucoup, , il faudrait qu’elle aille la féliciter mais beaucoup de monde se pressait dans la salle , et avant qu’elle ait pu s’avancer et contourne tout ce beau monde pour elle la féliciter , elle vit son amie sourcière sortir , fit une petite grimace, ce serait pour une autre fois, elles auraient sois peu l’occasion de se retrouver

Mais , la personne pour laquelle elle avait été le plus émue et heureuse , bien sur, ce ne pouvait être que Beths , sa chère filleule

Elle l’écouta faire son discours , sourire dans le gris , pas peu fière la marraine . Une récompense hautement méritée , un mariage , elle était heureuse pour son amie
Se revit , quelques mois en arrière , presqu’un an, lorsqu’elles avaient entrepris ce voyage , lorsqu’elle avaient toutes deux pris la route pour satisfaire cette envie, voir la mer, pour écarter la tristesse , la mélancolie qu’elle voyait dans les yeux de son amie
Et là elle rayonnait . Leg s’avnça vers la jeune femme, la prit dans es bras poiur lui faire une bise et la féliciter

Beths, tu ne peux imaginer le plaisir que j’ai à te voir ainsi, heureuse , et la fierté aussi que tu sois récompensée pour tout ce temps , tout ce travail que tu donnes à notre duché , heureuse de voir notre prévôté à l’honneur
Toutes mes félicitations ma belle

puis la jeune femme s'interrompit car un autre nom était appelé

Un peu interloqué par l'amertume des paroles de Dame Laure, Roland retrouva le sourire en entendant que Sieur Jeannicolas serait récompensé. Il l'avait rencontré à Clermont, et avait été si bien accueilli. Il avait passé du temps sur la charpente de sa demeure clermontoise, toujours récompensé par la présence du maistre des lieux, attentif aux travaux, prévenant, organisé, respectueux des compagnons qui oeuvraient sur le chantier. Il avait été impressionné par le notable de Clermont, et se faisait une joie de pouvoir aller le féliciter à la fin de la cérémonie.

Thib est contente d'entendre que c'est au tour de Jn d'être appelé. Non seulement celui ci a fait beaucoup pour sa ville et le Duché, mais en plus, c'est un Bourbonnais de naissance

Lap s'était un peu reculer et repris un place parmi tous quand elle entendit le nom de Jean-Nicolas, enfin venait son tour. Elle sourit, il le méritait, il avait toujours été là pour Clermont, à la mairie, il avait toujours fait de son possible pour faire avancer cette ville, qu'elle meilleur hommage ne pouvait on lui faire à part celui-ci. Elle était vraiment heureuse pour lui, il le méritait vraiment.

Androlyne suivait la cérémonie avait toujours autant d'intérêt, à l'annonce de PrincesseLaure récompensée,
elle applaudit avec toute l'assemblée bien qu'elle n'avait pas la chance de la connaitre beaucoup.

Le suivant par contre, il l'avait accueillie à son arrivée à Bourbon il y a si longtemps déjà ....
Elle applaudit de plus belle

La cérémonie se déroulait parfaitement bien jusqu’à cette sortie très remarquée de dame Princesselaure, tout juste médaillée, suivie de peu par le sieur Modsognir. Les personnes présentes s’interrogèrent. Pour apaiser l’ambiance, la duchesse Themis appela un futur médaillé à venir la rejoindre ainsi que dame Gypsie et Messire Benchichi.
A l’appel de son nom, Jeannicolas fut pris d’une assez forte angoisse. Il s’était déjà, à maintes reprises, retrouvé dans pareilles situations où il fallait s’exprimer publiquement. Mais cette fois, c’était différent. Les auvergnats souhaitaient remercier le notable pour le travail accompli au cours de sa vie et cela le touchait fortement.
Il monta sur l’estrade aidé par un employé du château puis remercia celui-ci d’un geste de la tête. Ca y était, ému, il ne savait où se placer.
Il prit connaissance de la lettre envoyé par le Maire de Clermont, son vieil ami, Benchichi. Il se dit que tout ce qui était écrit était valable pour Benchichi, la qualité grande gueule manquante. A cette pensée, il sourit. A son tour, il aida ses amis Gypsie et Benchichi à monter sur l’estrade. Il fit la bise à Gypsie puis serra la main du Bourgmestre.
Il chuchota : « Merci d’être là »

La duchesse reprit la parole, souriant à JN.

Avant de laisser la Vicomtesse Gypsie remettre cette médaille, permettez moi de vous lire la liste des mérite pour lesquelles le Conseil de l'Ordre du mérite a voté pour à 78% (15 voix Pour, Contre : 1 et Abstention : 3).

Citation :: Jeannicolas de Trazegnies

Officier de l’Ordre du Mérite Mainois.

Mandat actuellement exercé :

- Haut Conseiller municipal de Clermont

Ancien mandats exercés dans le Duché du Bourbonnais Auvergne :

- Bailli
- Commissaire aux Mines
- Maire de Clermont (2 mandats)
- Adjoint au Maire de Clermont
- Adjoint au Maire de Bourbon
- Différents postes au conseil municipal de Clermont (environ 22 mandats)
- Différents postes au conseil municipal de Bourbon (environ 10 mandats)
- Sergent de Police de Bourbon
- Soldat de l'OST Du Bourbonnais-Auvergne
- Curé de Bourbon
- Représentant ducal de l'élevage ovin
- Représentant municipal de l'élevage ovin à Bourbon

Ancien mandats exercés dans le Comté du Maine :

- Bailli
- Commissaire aux Mines
- Maire de Montmirail
- Sergent de Police en charge de la surveillance du commerce intérieur
- Conseiller municipal de Montmirail en charge des statuts sociaux

Ancien mandats exercés au sein du Royaume de France :

- Haut représentant de l'élevage ovin du royaume
- Haut délégué des taverniers du royaume

Naluria félicitait toujours par des applaudissements les personnes nommées pour recevoir le collier de l'Ordre du Mérite Arvenne.

Sa seule inquiétude, sa vision de Modso au loin et sa disparition soudaine.

Le Duc remarqua la discussion entre Laure et Modsognir, il semblait que cela allait dégéner mais ce fut finit aussi rapidement par le départ express de Laure suivant du chambellan. Etrange...que c'était il passait, dans un moment comme celui là.

Mais Themis, l'intendante de l'OdM continua la cérémonie par Jeannicolas. A ce Jeannicolas, un des meubles de la mairie de Clermont comme il le disait souvent. Récompensé au Maine pour ses mérites, il allait en être de même au Bourbonnais Auvergne.

Lanfeust s'approche après que Thémis en ait fini la présentation.

Mon cher Jeannicolas...Depuis le temps qu'on pense à cette récompense, je suis bien content que Benchichi est accepté de le faire au nom de Clermont. Ta présence à Clermont et à mairie, ton dévouement pour cette belle capitale et pour ton duché sans jamais rien demandé en retour, font de toi aujourd'hui un des nouveaux membres de l'Ordre du Mérite. Félicitations !

Applaudit à tout rompre en voyant Jeannicolas s'approcher pour recevoir sa médaille.

Lap applaudit, en voyant Jean-Nicolas monter sur l'estrade, cette récompense était hautement mérité.

Merci d’être là

Benchichi repondit sur le même ton.

Tu plaisante? C'est un devoir d'être ici pour toi

Aux nouvelles nominations, Fabien suivit l'émotion de la foule et applaudit de concert avec les Auvergnats présents dans la salle, tant de personnes qui méritaient de porter le fameux collier.

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